Quand on part, il bruine un peu, c’est paraît-il le cas ici pendant 6 mois de l’année. Nous allons faire une promenade en bateau dragon sur la rivière des Parfums ; c’est en même temps une boutique flottante, les vietnamiens ont le sens du commerce !
D’ailleurs des vendeurs de capes de pluie (25 000 dongs) nous attendaient à la sortie de l’hôtel.
La rivière est très haute en ce moment, si bien que certains bateaux ne peuvent pas passer sous les ponts.
Nous faisons un trajet de 40 mn environ, le guide nous raconte l'histoire de la rivière parfumée ; c'est l'histoire d'une femme dont le mari part régulièrement en bateau pour trois mois ; chaque fois, à son retour, elle va le chercher au débarcadère ; un jour elle vient, il n'est pas au rendez-vous ; elle reviendra tous les trois mois au débarcadère et un jour elle meurt là ; un arbre va pousser à cet endroit, avec des fleurs parfumées.
Ensuite c'est l'histoire d'un seigneur qui fait construire une pagode sur la demande des villageois à qui une vieille femme aux cheveux blancs, immortelle, qui leur apparaissait,
avait dit qu’un jour un seigneur viendrait et construirait une pagode.
C’est la pagode de la Dame Céleste, que nous allons visiter. C’est une pagode bouddhiste ; on voit d’abord une tour octogonale à sept étages.
Notre guide Long, qui va bientôt nous quitter, essaye de nous expliquer les principales religions pratiquées au Vietnam (voir "Religions").
On monte ensuite les marches qui conduisent à la pagode où sont agenouillés des fidèles.
On trouve un peu plus loin, de façon inattendue, la voiture ainsi que les reliques du moine qui s’est immolé en 1963 pour protester contre la politique antibouddhiste du Président catholique du Vietnam du Sud, Diem, entraînant la fuite des bouddhistes vers le Nord et le départ des catholiques vers le Sud.
Nous quittons la pagode et partons voir, sur le bord de la route, une boutique de vente de produits faits sur place ; on regarde la fabrication des bâtons d’encens : on fait une pâte à partir d’eau, d’écorces d’arbre finement écrasées, d’une colle végétale et d’une poudre de parfum au choix, avec laquelle on recouvre un bâtonnet de bois à mi-hauteur.
Puis on voit la fabrication des chapeaux coniques, symbole du Vietnam, avec du bois de bambou pour faire l’armature et les cerceaux (seize), qu'on recouvre de feuilles de latanier qu’on aplatit en les repassant avec un chiffon très chaud.
On part ensuite pour la visite du tombeau de Khai Dinh (12ème roi de la dynastie des N’Guyen choisi par les français).
Rappelons que ce roi succède au 11ème roi que les Français avaient choisi, un enfant de sept ans qui ne se révèlera pas assez docile puisqu’il sera envoyé en exil à 16 ans à la Réunion parce qu'il avait pris la tête de la rébellion contre le protectorat français.
Ce 12ème roi est un noceur qui aime les garçons et s’intéresse peu aux affaires de l’état ; c’est son fils adoptif Bao Daï qui finit le tombeau que Khaï Dinh avait commencé à construire.
On monte d’abord 127 marches pour arriver à un portique à trois portes, qui ouvre sur une terrasse avec un pavillon contenant au centre une stèle pour le roi, et deux colonnes en forme de stupas ; il y a des éléphants de chaque côté avec chevaux et mandarins.
Quelques marches supplémentaires et on arrive au mausolée avec un trône d’or ; le tombeau, neuf mètres plus bas, est invisible et inaccessible car les tunnels de construction ont été bouchés.
C’est très beau, les murs sont couverts d’incrustations en céramique et de faïences de toutes les couleurs.
L’ensemble est remarquable, a été construit dans la montagne, il y a beaucoup de végétation et il bruine aujourd’hui.
Très bon repas dans un restaurant le long de la rivière des parfums avec quelques différences avec le repas classique : riz cantonais, figues émiettées – on dirait de la viande -, sauce aux cacahuètes.
On reprend le car et on fait un dernier tour à pied en centre-ville, pour voir le pont Eiffel et nous balader le long de la rivière des parfums ; il y a des bâtiments de type colonial et de belles pelouses avec des arbres, le long de la rivière ; des jardiniers disposent beaucoup de bonsaïs, de taille moyenne, et de pots de fleurs pour la fête prochaine du Têt.
Nous partons ensuite à la gare, où nous prenons à 15h30 un train-couchettes pour Hanoï ; nous sommes quatre par compartiment.
Vers le soir, nous prenons tous l’apéro avant de manger nos paniers repas ;
il est difficile de dormir dans le train, mais on se repose quand même un peu.
L’arrivée à Hanoï a lieu à 5h du matin, soit un trajet de 13h30 ; nous sommes bien sûr un peu fatigués de la nuit dans le train ; notre nouveau guide pour les cinq jours qui restent, Anh est là, avec le nouveau chauffeur ; Long, le guide précédent nous quitte sobrement ; plusieurs personnes du groupe qui s'étaient attachés à Long, pensent qu'on va perdre au change !
Nous repartons ensuite en bus vers Ninh Binh, à 120 km de là.
Il fait encore sombre mais on aperçoit de chaque côté de la route des rizières très inondées; bien vite apparaissent les formes connues de montagnes calcaires bizarres, de formation karstique avec ici et là des installations industrielles pour extraire la roche et faire du ciment ; on voit aussi des cimetières, quelques grosses églises, et sur la façade de quelques maisons, une statue du Christ ou de la Vierge Marie ; on franchit des fleuves qui doivent se jeter dans la mer.
Nous arrivons à notre hôtel vers 7h pour prendre le petit déjeuner qui devrait nous remettre d’aplomb, nous n’aurons nos chambres qu’en fin de matinée.
Devant l’hôtel il y a une statue d’un Bouddha franchement rigolard et avec une belle bedaine, et de Lao Tseu qui tient à la main une pêche, symbole de l’immortalité chez les chinois.