Hué

 

Aujourd’hui on part pour Hué, ancienne capitale du Vietnam.

 

Le guide nous parle de la politique au Vietnam : les vietnamiens sont accueillants, souriants et souples même si le système est communiste avec un seul parti ; il n’y a pas de crise politique.

Le domaine économique est privé à l’exception des secteurs stratégiques comme les télécom, l’électricité, le pétrole et les mines.

Les quatre personnes les plus importantes sont : le Président du pays, le Président du Parlement, le secrétaire général du PC et le 1er Ministre.

Le Président de la République Socialiste du Vietnam a peu de pouvoirs, il a seulement un rôle diplomatique ; le 1er Ministre, c’est lui le personnage important, celui qu’on voit à la télé ; ils sont tous élus par l’Assemblée Nationale pour un mandat de 5 ans.

Les membres de l’Assemblée Nationale sont élus par les représentants de la province, eux-mêmes élus par les représentants du district, élus par ceux des villages et des villes.

Il faut 18 ans pour voter.

 

Le guide ne résiste pas à l’envie de nous raconter la parabole qui utilise la famille pour expliquer la politique : un enfant entend du bruit dans la maison et son petit frère pleure, il se lève et va voir dans la chambre de ses parents, sa mère dort et son père n’est pas là ; il va donc trouver la bonne pour lui demander de l’aide ; là, il s’aperçoit que son père dort avec la bonne ; il décide d’aller voir son grand-père qui ne dort pas et fume et qui lui dit d’aller se recoucher.

Le père est le capitaliste, la mère, le premier ministre, la bonne, la classe ouvrière, l’enfant, le peuple et le grand-père, le parlement.

En résumé, le capitaliste profite de la classe ouvrière pendant que le gouvernement du 1er ministre dort et que le parlement ferme les yeux et se fout de l'avenir du peuple.

 

On s’arrête peu après le départ pour voir comment on travaille le marbre qui provient des collines proches ; un employé du magasin où nous allons entrer ensuite nous explique ce que font les ouvriers en train de travailler ; l’un taille un bloc de marbre informe pour en faire un lion, une autre lustre la pierre avec un produit à base d’acide sulfurique ; il nous dit qu’il y a deux mille familles qui travaillent pour eux ; chaque famille ne fait qu’un seul type de sculpture : lion, Bouddha ou autre.

Ils utilisent du marbre blanc, noir ou marron.

 

Le magasin attenant est grand, a deux étages et vend des objets faits dans de nombreux matériaux différents, le marbre mais aussi les pierres précieuses ou semi-précieuses. Il y a aussi beaucoup de bijoux.

 

 

On repart pour Danang (nom Champa pour eau profonde), troisième ville du pays, plus d’un million d’habitants, appelée Tourane par les Français.

Il y a des restes de la base américaine, ici les Américains ont utilisé des défoliants,  ils en ont déversé au Vietnam 84 millions de litres entre 1961 et 1971 ; il y a d’ailleurs actuellement un programme américain pour les extirper du sol.

Les parents qui ont un enfant handicapé ne profitent pas des aides auxquelles ils ont droit ; en effet, ils ne veulent pas que leurs autres enfants aient des problèmes pour se marier, car si l’enfant handicapé était déclaré, les gens se diraient que les autres enfants sont susceptibles d’être touchés.

D’après notre guide, Danang est la ville idéale pour celui qui y habite : wifi gratuit, hôpital anticancéreux gratuit, numéro de téléphone à appeler au cas où quelqu’un vous embête etc.

 

Il nous parle ensuite de la cuisine vietnamienne qui recherche l’équilibre entre le yin et le yang ; il y a cinq goûts : le salé, le sucré, l’acide, le pimenté et l’amer.

La cuisine vise à l’harmonie de la nourriture avec le corps humain (elle tient compte des problèmes comme le rhume, la diarrhée, la constipation pour lesquels elle connaît bien les aliments remèdes) et aussi avec la saison (été ou hiver).

 

Par exemple on fera des choux (froids) avec du gingembre qui réchauffe.

 

Col des Nuages

Nous sommes en bas du Col des nuages, pas très haut, environ 500 m ; on monte en virages, il y a un peu de brume, on voit s’estomper au loin les collines couvertes de forêt qui avancent dans la mer et les jolies plages sauvages ; la végétation de chaque côté de la route est belle ; au col, on trouve l’ancienne tour de péage.

 

Hué la Cité Impériale

Vallée des Tombeaux de la Dynastie des N'Guyen

Nous arrivons maintenant à Hué, 350 000 habitants et qui possède son université.
On aperçoit au loin la citadelle construite "à la Vauban" à l'intérieur de laquelle se trouve la Cité interdite qu'on visitera l’après-midi.

C'est l'ancienne capitale impériale du Vietnam de 1802 à 1945, même si elle passe sous tutelle française dès 1885.

En fait, jusque 1306, toute la région centre appartient au seigneur du Champa qui épouse la fille d'un empereur de la dynastie Tran ; malheureusement le seigneur de Champa meurt subitement ; or, à cette époque, dans cette civilisation, femmes et concubines devaient suivre leur seigneur dans la mort ; le seigneur du Nord ne veut pas voir sa fille mourir, il envoie le général qui était amoureux de sa fille la libérer ; la ville de Hué passe dans les mains de la dynastie Tran et les relations entre les deux royaumes vont alors se dégrader dans les années suivantes et le territoire des Cham ne va dès lors cesser de se réduire.

 

Bien plus tard, vers les années 1800, pas encore vraiment installés au Vietnam, les Français aident le seigneur N’guyen à triompher du seigneur du Nord, ce qui marquera le début de la dynastie des empereurs N'guyen.

 

 

Nous déjeunons dans la ville et prenons des forces, avant la longue visite de l'après-midi, celle de la Cité Impériale avec les palais majestueux des N’Guyen.

La Cité est entourée d’une enceinte carrée de 2,5 km de côté, ce qui représente une surface de 625 ha ; le mur d’enceinte fait 22 m de large et comporte 24 bastions militaires ; nous pénétrons dans la cité et allons marcher beaucoup pour découvrir les nombreux palais finement décorés, malheureusement pour la plupart touchés par l’humidité qui noircit les murs ; il y a beaucoup de symboles à rechercher et interpréter, comme la licorne, le phénix, le dragon, la tortue et bien d’autres.

On pénètre ensuite dans la cité interdite qui nous est décrite sur une maquette : elle comporte les palais du roi, des conseillers de la reine-mère, de la grande reine mère, des concubines, des princes et des eunuques ; il y a également la bibliothèque royale et un théâtre.

 

On se dit que c'est dommage que l'humidité attaque autant les façades de ces très beaux palais - seul le bois résiste -, qui n'ont que deux cents ans !

 


Le repas du soir est un repas costumé royal accompagné de musique traditionnelleOn ne peut échapper au déguisement.

Tirage au sort du roi et de la reine, finalement le couple le plus jeune du groupe.

Les autres sont les mandarins et mandarines, costumés avec de longs vêtements bleu foncé pour les hommes et jaune orangé pour les femmes, avec une toque sur la tête.

Trois musiciens nous accompagnent : une chanteuse, un joueur de flûte et un joueur de cithare à une seule corde.

 

 

Nous sommes servis à table avec un repas de fête ; un photographe prend des photos, proposées à la vente le soir même.