Hoï An

 

A 7h30, nous prenons la route de Hoï An, une fois les valises déposées devant la chambre et pris le petit-déjeuner ; comme souvent il est difficile de se faire un café au lait avec du lait chaud qu’on n’arrive pas à obtenir : les serveurs et serveuses comprennent rarement bien le français ou l’anglais.

 

Nous empruntons la RN1 qui va du Nord au Sud, appelée route Mandarine (qui vient du nom du mandarin chinois) car chaque administration d’une région prélevait un péage sur celui qui entrait ; mais ce n’est guère différent maintenant avec les péages d’autoroute.

 

La route sera longue, le guide nous parle du riz, du nombre de récoltes (quatre dans le delta du Mékong, deux dans le centre et le Nord, une dans la montagne du Nord), des ingrédients nécessaires qui sont par ordre d’importance : l’eau, le travail un peu facilité par les machines, le fumier naturel remplacé peu à peu par les engrais, et la semence qu’on achète (une centaine de variétés qui s’adaptent à la nature du sol).

 

Ici dans le centre il y a la récolte du 3ème et du 8ème mois ; la première sert à nourrir la famille toute l’année, la seconde sert à nourrir les animaux.

 

Pagode Chuà Xuàn Long

On franchit un fleuve, le guide nous dit qu’il y a 112 fleuves qui se jettent directement dans la mer au Vietnam.

 

 

Nous faisons un arrêt impromptu pour aller voir sur une petite colline une pagode avec de grandes statues de Bouddha et Shiva (forme différente de celle qu’on voit en Inde avec tous ses bras), un Bouddha assis plus petit, dont le ventre est caressé par plusieurs personnes du groupe, on ne sait dans quel dessein !

 

Il y a un bonze qui vaque à ses occupations sans se soucier de nous ; de là-haut on a une très belle vue sur une lagune, devant la mer, avec de nombreux bateaux de pêche et un village de pêcheurs.

 

 

Il fait chaud et lourd, on nous promet de la pluie pour aujourd’hui, on verra bien. On reprend la route, le paysage est varié et aussi toujours le même dans son mélange (comme les repas) : rizières, étangs de pisciculture, forêts sur les collines.

Le guide nous distribue des jacques séchés, ce n’est pas mauvais du tout !

 

Il nous explique qu’à la campagne, dans les années 90, quand il y avait beaucoup d’espions et qu'on voyait un étranger, on ne disait pas bonjour, mais on lui posait une série de questions : d’où venez-vous, où allez-vous… ?

 

Maintenant, pour dire bonjour, on pose la question par rapport au dernier repas : combien de bols de riz avez-vous mangés ? Si c’est quatre ça va très bien, si c’est trois, ça va normalement, si c’est un, ça ne va pas bien, on est près du trépas !

 

Village de pêcheurs de Son Haï

Nous arrivons à la première étape de la journée, le village de pêcheurs de Son Haï (montagne/mer) installé dans une belle baie. Les pêcheurs pêchent avec un grand filet dans des bateaux ronds motorisés, faits en bambou et revêtus de goudron et de peinture. 

 

 

Lorsque nous arrivons, nous avons la chance de voir les activités au retour de la pêche : les pêcheurs dévident sur la plage leurs grands filets, pour faire sortir les poissons, ils sont nombreux, cela semble long et fastidieux ; sur le quai, une personne lave les poissons (sortes de sardines) pour les débarrasser du sable, d’autres en coupent une partie en morceaux pour servir d’appâts ou faire du nuoc mâm ; une vieille femme à la démarche bien particulière, transporte des poissons avec sa palenche qui ressemble à une balance qui serait posée en équilibre sur ses épaules ; nous en verrons souvent, même dans  les grandes villes pendant tout le voyage.

 

Temple Thap Doï de la Culture Cham à Quy Nhon

On reprend le bus et on continue à longer la très belle côte rocheuse avec ses plages de sable, on arrive à la grande ville de Quy Nhon (350 000 habitants) ancienne capitale des Chams. Elle possède une université, signe de son importance comme Da Nang et Hué. Il y a de très beaux jardins le long de la mer avec pelouse, palmiers royaux et filaos. Sur une place, il y a un très grand monument en marbre blanc avec Ho Chi Minh jeune et à côté une statue de Ho Chi Minh vieux, qui ont été critiqués par les habitants.

 

On va voir dans la ville des restes du temple Thap Doï provenant de l’ancien royaume Champa ; il s’agit de deux tours en briques qui ont la caractéristique d’avoir été cuites ensemble d’un seul coup, selon les informations du guide ; notre second guide, pour le Nord, nous dira que de récentes études mettent à mal cette théorie. Les joints, extrêmement résistants, et qu'on n'a pas réussi à refaire pour la partie restaurée, sont très particuliers puisqu’ils sont faits de farine de coquillage, de sève d’arbres de montagne et de miel. Ces tours ont été édifiées en l’honneur de divinités. Le peuple Cham a eu longtemps un royaume au centre du Vietnam, ils venaient de l’Indonésie et d’autres îles ; ils ont été proches des Indiens et influencés par eux, notamment en matière de religion.

 

Selon notre guide, l’irrigation ici au Vietnam a été inventée par la civilisation Champa.

 

 

On continue à rouler sur la N1 et on est une nouvelle fois arrêtés pour un contrôle de police qui vérifie si le chauffeur a le droit de véhiculer des touristes.

Toujours les mêmes paysages avec les rizières et les petites maisons, on voit aussi des eucalyptus et cocotiers.

 

Pour le repas de midi, nous nous arrêtons dans un restaurant au bord de la mer : repas apprécié par tous même si pas ce n'est pas le plus fin de notre voyage : nems au bœuf, crevettes sauce tomate, bœuf frites (le rab de frites à été facturé 70 000 dongs).

 

On va voir la plage, la mer est belle, dommage qu’il y ait tous ces déchets plastiques.

 

Port de Pêche de Sa Binh

Visite du port de pêche de Sa Binh qui rassemble beaucoup de bateaux de pêche et de chalutiers de couleurs bleue et rouge ; il y a aussi une activité de pisciculture ; il fait moins chaud, comme prévu.

 

Hoï An

Nous repartons vers Hoï An ; le guide nous fait remarquer qu’il y a de plus en plus de drapeaux car c’est plus communiste jusqu’au Nord ; on voit aussi plus de cimetières militaires ; nous arrivons assez tard à l’hôtel ; nous mangerons un repas classique avec à la fin une surprise, le guide ayant su que quelqu’un avait son anniversaire ce jour-là, il apporte un beau gâteau d’anniversaire avec des bougies et le nom de Martine écrit sur le gâteau.

 

Ateliers Familiaux

Nous découvrons l'ancienne ville de Hoï An, nommée au patrimoine de l’humanité de l’Unesco ; on commence par la visite d’un atelier de confection d’articles en soie.

Une employée de l’entreprise nous rappelle dans un très bon français comment on obtient la soie (du papillon qui pond dans le mûrier un petit ver qui se nourrit des feuilles de l’arbre et au bout d’un certain nombre de jours constitue un cocon autour de lui et se transforme en chrysalide), comment on récupère le fil et on le tisse.

Nous voyons de très beaux tableaux de soie : trois mois pour faire un petit, les ouvrières ont deux ans de formation ; quelqu’un fait le tracé, après ce sont les yeux, l’habileté manuelle et la patience qui font le reste.

 

Ensuite on passe aux vêtements d’homme ou de femme en soie ; on peut le matin commander un vêtement sur mesure et le récupérer le soir même ou le lendemain matin ; ils prennent les mesures et une photo, voilà toute l’affaire ; quelqu’un de notre groupe le fait avec une chemise et il aura bien la chemise le soir même.

 

 

Il y a aussi des lanternes repliables comme des parapluies, des objets sculptés en bois de jacquier avec les 4 animaux symboliques chez les chinois: licorne (intelligence), tortue (longévité), dragon (royauté) et phénix (beauté), de la marqueterie en ébène, des T-shirts en fibre de bois ou de bambou.

 

Le Temple de Phu Kien

Nous ressortons de l’atelier et entreprenons de nous balader dans les rues de la vieille ville, on voit les traces laissées par la dernière inondation de novembre sur les murs extérieurs à une hauteur de 1m et plus.

 

Nous visitons un des sanctuaires chinois, le temple de Phu Kien qui doit son nom à une province chinoise ; nous pénétrons sous le porche et rentrons dans le jardin ; là notre guide nous explique les raisons de la présence chinoise ici à Hoï An :

 

Il y a deux vents au Vietnam : le vent du Nord qui souffle en hiver du Nord Est, c’est-à-dire de la Chine et le vent du Sud Ouest qui souffle en été ; les bateaux chinois faisaient un voyage en hiver, amenaient leurs produits pour les vendre et devaient attendre l’été pour repartir avec les produits achetés aux locaux ou aux européens (portugais) qui eux arrivaient l’été vendre leurs produits et acheter ceux des locaux (épices par ex.) ; comme les chinois devaient rester sur place, ils avaient le besoin de s’établir ici ; un seigneur de la famille N’Guyen leur attribua un terrain ainsi qu’aux japonais qui trouvaient intérêt à commercer avec les chinois à cet endroit ; c’est ainsi qu’il y eut deux quartiers qui se partagèrent le terrain avec un pont de communication entre les deux.

Il n’y a plus de japonais mais il reste deux mille chinois.

 

Nous rentrons dans le temple proprement dit ; il y a trois autels dont un pour les déesses de la fécondité qui sont au nombre de trois, une pour chacune des 3 étapes de la formation du corps du bébé dans le ventre de la femme ; il y a en plus 12 statuettes de femmes qui s’occupent chacune d’une année de l’enfant pendant ses douze premières années.

Les fidèles peuvent faire brûler de l’encens pendant un mois, pour conjurer la prédiction du devin qui a indiqué à la personne qui le consulte le mois dangereux pour elle ; un mois d’encens se présente sous la forme d’une spirale conique pendue au plafond.

 

Le Pont Japonais

Nous franchissons le pont japonais en bois datant de 1593, qui sépare les quartiers chinois et japonais.

 

 

Le musée de la céramique est fait en courant, ce sont les chinois et les japonais qui ont apporté le savoir-faire à Hoï An.

 

La promenade à pied dans les ruelles nous permet de voir toutes ces anciennes maisons avec l'œil protecteur et les tuiles concaves/convexes - symbole du yin et du yang -, qui ont permis le classement au patrimoine de l’Unesco ; il y a beaucoup de touristes, surtout des français.

 

 

Nous allons d’ailleurs visiter une ancienne grande et belle maison qui appartient depuis plusieurs générations à la même famille ; une jeune femme nous explique que la maison conjugue plusieurs styles, vietnamien, chinois (balustrade) et japonais (toit carré) et que les piliers qui supportent l'étage sont en bois de fer ; elle nous dit aussi comment on fait lors de l’inondation annuelle dont ils sont avertis à l’avance : on monte tout les meubles à l’étage et on prépare de la nourriture pour les jours qui viennent ; il y a un beau balcon qui surplombe la ruelle.

 

Ici, on n’oublie pas de faire du commerce, on vend de très belles nappes en coton brodées de motifs en couleurs de fleurs ou animaux en soie.

 

 

Nous faisons un petit tour en sampan sur la rivière, d’un intérêt limité, mais qui permet de voir sur la rive les maisons, particulièrement les nouvelles qui sont pour certaines très belles ; nous voyons aussi un îlot avec beaucoup d’édifices en pleine construction, en particulier un grand ensemble, dont on ne sait pas  s’il s’agit d’un futur stade ou d’un opéra ou autre chose…

 

 

Le déjeuner est pris vers 13h : on apprécie les aubergines au caramel et le reste ; chose rare depuis le début nous aurons un chou à la crème en dessert.

Nous avons quartier libre pendant 1h15, afin de laisser chacun faire des achats dans ces rues très commerçantes.

 

Retour à l’hôtel puis départ pour la séance de massages.

Presque tout le groupe est là dans le salon de beauté ; la première étape est le bain de pied dans une bassine d’eau tiède contenant des feuilles ; on nous sert une sorte de thé au gingembre avec quelques biscuits à la noix de coco.

 

Les hommes et femmes sont séparés ; notre salle de massage comporte une dizaine de lits et pendant une heure nous sommes massés par des masseuses avec des huiles parfumées aux essences de plantes ; nous ressortons après avoir payé (20 €), chacun semble avoir apprécié la séance !

 

Dîner copieux dans un restaurant voisin : à noter la sauce au tamarin et au gingembre qui accompagne le poisson frit.

 

Retour à l’hôtel pour la nuit.