Hanoï

Entre Halong et Hanoï

Fabrique de Céramiques

Nous voici partis pour la capitale Hanoï.

 

Nous avons du temps et notre guide Anh en profite pour parfaire (!) nos connaissances sur le bouddhisme (voir "Religions").

 

En cours de route, on fait la visite d'une fabrique de céramique traditionnelle dans un village ; on prend une ruelle qui conduit aux ateliers de différents propriétaires qui possèdent sans doute les belles demeures devant lesquelles on passe.

Il n’y a personne pour nous expliquer le processus qu’on va comprendre en entrant successivement dans deux ateliers : avec de l’argile du coin, de l’eau et un liant acheté en sacs, on fabrique une sorte de pâte qui va remplir les moules des objets à fabriquer, ici de grandes jarres destinées au marché intérieur et qui servent à la fermentation de l’alcool de riz ; on attend un peu de temps que la pâte sèche, on démonte le moule puis on cuit la jarre dans un four ; en fait, il y a plusieurs fours en brique réfractaire, dans lesquels on met les jarres et on alimente le foyer avec du bois d’acacia qui s’enflamme vite et du charbon venant de la Baie d’Halong ; la température du four monte à 1200 degrés et on laisse cuire 7 jours ; si on met de l’émail sur la jarre, il faudra alors procéder à une seconde cuisson à 1000 degrés.

 

Évidemment les conditions de travail sont rudimentaires par rapport aux nôtres ; le salaire d’une ouvrière est de 8 € par jour.

 

Arrivée à Hanoï

Nous reprenons le bus, le paysage n’était pas visible jusqu’ici, dans la mesure où on traversait sans cesse de petites villes ou villages ; on voit plus de drapeaux vietnamiens avec le marteau et la faucille en jaune sur fond rouge qu’au Sud.

Il y a des cultures potagères et quelques rizières avec des paysannes qui repiquent le riz.

On passe devant une centrale construite en 1986 par les Russes, puis devant une usine Samsung qui emploie 5000 ouvriers.

On traverse des zones très urbanisées mais avec peu de lotissements.

On s’approche d’Hanoï, il y a beaucoup plus de cultures potagères et de bananeraies.

Voilà maintenant un grand pont sur le fleuve rouge qui se sépare en deux bras à cet endroit.

 

Le guide nous montre les pêchers et leurs fleurs rouges, fleurs du Têt ici dans le Nord, comme c’est le cas des abricotiers et leurs fleurs jaunes au Sud ; les gens ne les achètent pas mais les louent pour la fête ; il y a sur les trottoirs d’autres arbres comme des mandariniers et des pamplemoussiers mais aussi des orchidées et des azalées.

 

En Vélo-Pousses

On voit que l’on construit beaucoup ici à Hanoï, il y a beaucoup de grues.

Nous voyons une partie du mur de quatre km de long, en céramiques offertes par un village proche de Hanoï et qui raconte l’histoire et décrit la géographie du pays.

 

Nous arrivons au restaurant où nous allons déjeuner : à noter une salade de chair de noix de coco et une crème renversée sinon, comme tous les jours, des pâtes, du riz gluant, du porc, du poulet, des légumes cuits…

 

Nous repartons en bus pour aller plus au centre et nous arrivons dans un quartier fort animé et intéressant avec plein de fleurs et d’arbres fleuris sur les trottoirs pour la fête du Têt qui est maintenant dans une dizaine de jours ; il y a des pêchers et des abricotiers bonsaïs ; le bus avance lentement dans une ruelle encombrée de véhicules.

  

 

Nous nous arrêtons pour faire une promenade en cyclo-pousse dans les vieux quartiers : pendant près d’une heure, nous allons, chacun dans son cyclo-pousse nous retrouver mêlés à la circulation chaotique des voitures et des mobylettes ; curieusement, on ne se sent pas en danger et on apprécie l’allure tranquille du véhicule ; à un moment l’homme qui nous fait avancer nous montre une statue de Ly, fondateur de la dynastie du même nom, vers l’an 1000, pour qu’on la prenne en photo ou le lac Hoan Kiem avec ses jets d’eau.

 

À la fin du trajet mon pousseur me propose de refaire un tour d’une heure ; ce n’est pas possible, ici c’est le guide qui paye et donne les pourboires.

 

 

Nous continuons à pied à travers un quartier pittoresque de vendeurs de nourriture principalement.

 

 

il y a de tout, légumes, fruits, volaille, viande fraîche exposée sur l’étal, poisson séché et on voit aussi les vendeurs en train de cuire de la viande dans des bassines d’huile ou éplucher des légumes ; tout ne semble pas fait dans nos règles d’hygiène, c’est un euphémisme mais ils sont sans doute immunisés, ce qui n’est certainement pas notre cas.

 

 

La Fête du Têt se prépare dans les rues... Ça commence le 16 février.

 

 

Nous arrivons à l’hôtel où nous attend un thé d’accueil. La douche quotidienne est bien agréable. 

 

Après un apéritif organisé au 13ème étage par le guide (punch d’alcool de riz avec jus d’orange + en guise de biscuits apéritif, fruits du jacquier séchés que nous apprécions tous bien), nous allons manger dans le restaurant voisin : un potage, bienvenu, car malgré le soleil, le ressenti est assez froid dans le Nord du Vietnam, puis la nourriture habituelle, on termine par un bon dessert, bananes flambées avec tranches d’ananas.

 

Hoa Binh

Vers Hoa Binh

Personnel très sympathique et serviable au petit déjeuner mais la salle est assez petite ; par contre, pour une fois pas de problèmes pour obtenir le lait chaud du café au lait.

 

Nous partons ce matin pour la région de Hoa Binh, au sud-ouest de Hanoï.

Le guide nous rappelle que Hanoï a 10 millions d’habitants, que c’est la capitale politique, culturelle et touristique du pays, Saïgon étant son poumon économique ; qu’elle avait été bombardée par les Américains et était en ruines en 1973 ; que les logements au centre-ville sont petits et chers ; beaucoup de gens mangent dehors car ils n’ont pas de cuisine, partagent les WC et ont des chambres petites.

 

On est sur une belle autoroute, il y a de gros immeubles et des lotissements à droite comme à gauche ; des femmes ramassent les papiers sur le bord de l’autoroute. Le ciel est bleu mais il fait plutôt froid ce matin.

On continue sur une route moins belle, on traverse de petites villes animées et les mobylettes passent devant nous, sans se soucier, de gauche à droite ou l’inverse.

On voit beaucoup de bannières avec l’étoile du drapeau ou le marteau et la faucille.

 

On passe un péage, c’est une autre région ; on se retrouve dans la montagne, avec de  gros blocs calcaires plus massifs que ceux de la Baie d’Halong même s’ils sont de la même formation géologique ; un beau golf a été construit entre ces blocs, pour notre part, c’est le premier qu’on voit.

Les pylônes électriques sont très nombreux et gâchent un peu le paysage.

Arrêt pipi dans une boutique au bord de la route, on vend l’alcool de riz en jarres, il est considéré comme bienfaisant à petites doses ; on peut aussi acheter des jarres transparentes avec des choses bien curieuses dedans : outre les végétaux et les classiques serpents, on trouve des escargots, des sortes de lézards et même des oiseaux avec leurs plumes !

 

On reprend la route, on traverse des villages et on arrive dans une vallée irriguée au milieu de collines : de nouveau, rizières, repiquage de riz en ce début de printemps ; on arrive à la province de Hoa Binh (la paix en Vietnamien), rizières, bananeraies, potagers.

 

Ici, comme ailleurs, on exploite bien toute la terre disponible ; on monte un peu dans la montagne, beau paysage de tous les côtés, et on redescend dans une autre vallée avec de gros et hauts rochers qui se dressent, partout il y a des champs de canne à sucre.

 

Le Village Muong de Xom Ai

 

On remonte un peu, les collines sont plantées d’agrumes (oranges, mandarines…), on arrive à une vallée plate (vallée glaciaire ?) et à notre étape, le village de Xom Ai auquel Salaün Holidays, notre organisme de voyage,  apporte son aide.

 

C’est un coin très calme qui contraste fort avec l’agitation des grandes villes et même des autres villes traversées.

 

 

Les habitants sont les Muong, minorité ethnique du Vietnam, qui vit essentiellement de riz, de chasse et de pêche ; il y a aussi des potagers ; nous sommes reçus par une jeune femme dans sa maison en bois qui est sur pilotis comme toutes les autres ; nous retirons nos chaussures pour monter à l’étage ; la maison est composée de trois travées et a un toit à quatre pans ; il fait assez frais car les fenêtres n’ont pas de vitres, il y a un autel dans un coin pour le génie tutélaire ; on s’assoie sur une natte et une jeune femme, accompagnée d’une vieille femme, aux pommettes hautes (on apprendra après qu’elle avait 60 ans !) nous sert un petit verre d’alcool de riz et une tasse de thé.

 

 

 

Puis  nous nous promenons entre les maisons sur pilotis qui ont de petits potagers et des étables (vache, buffle ou cochon).

 

Nous mangeons ensuite chez l’habitant dans une maison sur pilotis qui reçoit des groupes comme le nôtre ; nous sommes assis sur des nattes, le repas est simple mais  agréable : cylindre de riz gluant qu’on trempe dans un mélange de cacahuètes pilées et de sésame, rouleaux de printemps, viande de porc enroulée dans une feuille (comme un dolmas grec), légumes chauds (christophines), petits morceaux d’omeletteet oranges en dessert.

 

 

Nous terminons notre séjour au village par un spectacle de danses et musiques folkloriques présentées par les villageoises dans la maison commune.

Il y a sept jeunes femmes, en costumes traditionnels, six en corsage jaune et une en corsage vert qui jouent du gong ou dansent, accompagnées d’une musique qui sort d’ailleurs d’une chaîne audio ; des danses racontent la vie de tous les jours de ces paysannes, qui portent des paniers, des plateaux ronds et des planchettes en bois qu'elles font claquer l'une sur l'autre ; nous sommes invités à aspirer l’alcool de riz fermenté avec un long chalumeau creux puis à danser avec les danseuses.

 

 

Nous prenons congé de nos hôtes et repartons pour Hanoï ; en cours de route, nous voyons des plantations d’orangers chargés de fruits.

Nous nous arrêtons voir une plantation de théiers verts sur un terrain pentu et sous les pins ; ce sont de petits arbustes (50 cm de haut), il y en a de plus hauts dans d’autres pays, paraît-il ; ils ont été taillés cet hiver et une paysanne est en train de cueillir les premières feuilles qui ont poussé en ce début de printemps ; la toute première feuille donne le thé impérial.

 

 

Nous poursuivons notre route bien poussiéreuse et revoyons les mêmes paysages que le matin, sous un autre angle ; à l’approche de la capitale, la circulation s’intensifie et nous nous retrouvons dans de véritables bouchons, c’est aussi compliqué qu’à Ho Chi Minh Ville, beaucoup de mobylettes passent sur les trottoirs pour aller plus vite, ce qui est quand même interdit, comme également l’absence du port du casque !

 

Nous allons directement au restaurant pour gagner du temps.

 

Bon repas classique mais avec encore un petit verre d’alcool de riz en apéritif ; il y a quelques frites fort goûteuses (est-ce la privation ?), une soupe aux vermicelles, du riz gluant, des rouleaux de printemps, une brochette de poulet, du bœuf en sauce et enfin des ananas flambés.

 

Hanoï

 

Matinée libre pour les derniers achats.

 

Munis de la carte de Hanoï, nous partons à la découverte du centre-ville, du moins d’une partie ; on se repère facilement, les noms de routes sont bien indiqués ; la difficulté est de traverser, mais comme on nous a appris à le faire, on le fait tranquillement sans courir ; le problème ici est que le trottoir ne semble pas destiné aux piétons mais à l’extension de la boutique, aux petits vendeurs de nourriture, de soupes ou de repas, à garer les mobylettes ; il faut donc continuellement passer du trottoir au bord de la rue, et vice versa.

 

Lac de Hoan Kiem

On fait le tour du lac Kiem, avec ses jets d’eau, sa tour de la tortue, sa pagode à laquelle on accède par un petit pont rouge ; on voit aussi de près la grande statue de l'empereur fondateur de la dynastie Ly, qui a choisi en l’an 1010 Hanoï comme sa capitale.

 

Cathédrale St Joseph

On entre dans la cathédrale Saint Joseph, en gothique épuré avec un très beau chœur et de beaux vitraux ; il y a de nombreux hommes qui entrent dans la cathédrale et peu de femmes, on se demande pourquoi.

 

 

Un peu plus loin, on prend une boisson chaude, café et thé au jasmin et on s’abstrait du vacarme environnant, bulle de tranquillité de 15 mn.

 

On revient vers 11h30 à l’hôtel pour boucler la valise et puis on va prendre notre dernier déjeuner au Vietnam ; le repas est très bon ; apéritif avec un verre d’alcool de riz au goût fruité, soupe aux vermicelles, très bons rouleaux de printemps, salade de papaye saupoudrée de cacahuètes, poulet à la citronnelle, porc et aubergines caramélisées, ananas flambés.

 

L’après-midi, nous allons voir un spectacle de marionnettes sur l'eau, le musée d'ethnographie, le Mausolée du Président Ho Chi Minh, l'ancien palais du Gouverneur d’Indochine et la pagode au Pilier Unique.

 

Musée d'Etnographie du Vietnam

Le musée ethnographique qui a été co-inauguré par le Vice-Président du Vietnam et Jacques Chirac, est très intéressant et présente les ethnies du Vietnam : les Viet ou Kinh, ultra majoritaires (plus de 80%) et les 54 autres ethnies, donc minoritaires ; un grand panneau présente des photos en couleurs des visages de ces différentes ethnies et des cartes montrent leur répartition sur le territoire ; ensuite, nous voyons les habitations de ces différentes populations, leurs tenues vestimentaires toujours très colorées et très belles, qu’elles tissent elles-mêmes, leurs outils et armes, leurs mâts rituels, leurs rites funéraires (statues funéraires en bois) ; est exposé aussi un vrai vélo qui transporte un nombre incroyable de nasses de pêche, il paraît qu’elles sont très légères mais ça représente quand même un volume considérable !

 

Il faudrait beaucoup de temps pour lire tous les textes explicatifs…

 

Spectacle de Marionnettes sur l'eau

Nous devons maintenant partir au théâtre des marionnettes d’eau, situé près du lac Kiem ; il paraît que c’est unique ; manque de chance, il y a de gros bouchons et nous arriverons avec un petit retard, la séance qui doit durer 50 minutes est déjà commencée depuis une dizaine de minutes.

Le spectacle représente des scènes de la vie quotidienne à la campagne, sans doute cocasses mais nous ne comprenons pas tout.

Toutes les marionnettes (personnages, dragons, poissons, canards) se meuvent sur l’eau et accomplissent des mouvements impressionnants (plongeons, sauts arrière…) ou bien très coordonnés (scènes de danse) ; elles sont accompagnées par six musiciens (gongs, tambours, cithare monocorde) et deux chanteuses aux voix stridentes ; notre guide nous dit que cette musique est appelée musique royale.

 

A la fin du spectacle, les neuf marionnettistes viennent saluer le public, les jambes dans l’eau.

 

Mausolée de Ho Chi Minh

Maintenant nous allons voir le grand bonhomme du Vietnam, qu’on ne critique pas ici, l’oncle Ho Chi Minh, ce qui veut dire le puits de lumière.

Le Mausolée se trouve en face de l’Assemblée Nationale ; c’est un bâtiment carré, assez austère gardé par deux gardes impassibles relayés par d’autres toutes les demi-heures.

Il est beaucoup plus beau quand il est illuminé la nuit.

Ho Chi Minh a été embaumé contre sa volonté, il voulait être incinéré.

Il a eu une vie spéciale ; né en 1890, il quitte son pays à 21 ans et parcourt le monde comme cuisinier sur un bateau, il va en Europe et en France pour connaître la vie du peuple, des ouvriers et paysans ; il a été en 1920 parmi les membres fondateurs du Parti communiste français et en 1930, à Hong Kong, il fonde le Parti communiste indochinois.

Il revient dans son pays en 1941, soit trente et un ans après son départ, part en Chine où il est emprisonné un an, se réfugie en 1942 dans la montagne près de Hanoï et en 1945, profitant du départ des Japonais en train de perdre la guerre, il déclare l’indépendance du Vietnam …

 

Il est considéré comme modeste, travailleur et proche du peuple.

 

Pagode au Pilier Unique

Quelques centaines de mètres plus loin, on trouve un grand et beau bâtiment jaune, ancien palais du Gouverneur français de l’Indochine ; actuellement, le bâtiment sert à la réception des chefs d’état étrangers.

Non loin de là, nous allons voir une curiosité, la pagode à un seul pilier ; l’histoire raconte que l'empereur Ly, fils de celui dont on a vu la statue dans la matinée, et qui en 1040, n’avait toujours pas d’héritier, a tout à coup une vision, celle d’un bébé sur une fleur de lotus ; il en parle à un moine qui lui dit que cela signifie qu’il devrait construire une pagode ; entre-temps sa femme tombe enceinte.

La pagode est construite sur un seul pilier représentant la tige du lotus, en accord avec la vision de l'empereur.

 

Dans la pagode, il y une déesse de la fécondité qui ressemble à Shiva avec ses multiples bras, ce n’est pas un édifice religieux ; à côté, il y a une vraie pagode avec plusieurs statues en feuilles d’or de personnages sans doute importants.

 

 

On reprend le bus pour aller dans le quartier français, où l’on voit le bel opéra, construit sur le modèle du Palais Garnier, en plus petit.

Nous revoyons la statue de Ly puis nous faisons le tour du lac Kiem bien mis en valeur par les illuminations.

 

Il est maintenant temps de partir à l’aéroport, les formalités se passent sans problèmes. Il est 23h55 et nous sommes maintenant dans l’avion pour Paris.