Nous partons à 7h30 de Ninh Binh pour la baie d'Halong.
Nous voyons des rizières de chaque côté de la route et franchissons de nombreux cours d’eau, rivières ou fleuves (s’ils se jettent dans la mer), puis vient le fleuve rouge qui arrive de Chine et forme un delta avant de se jeter dans la mer.
Il y a aussi des cultures de tomates, d’arachides, de carottes et de légumes.
On traverse une très grande plaine sans montagne puis Haiphong, 3ème ville du pays (plus d’un million d’habitants), dont le port a été créé par les Français et d’où le corps expéditionnaire va repartir après la défaite de Dien Bien Phu.
Le guide nous parle de l’histoire du Vietnam et de l’apport des Français à son pays : le réseau ferré en est un exemple : la première ligne a été faite dans le Sud avant 1900, la seconde ligne, allant du Nord au Sud a été construite après le début des années 1900.
Un peu après, on aperçoit au loin, les montagnes de la Baie d’Halong.
Le guide Anh s’arrête pour acheter des ananas sur le bord de la route et nous en distribuer des tranches.
Voyant que des jeunes vietnamiennes portent un masque sur la bouche, alors qu’elles sont dans un bus, nous en demandons la raison au guide qui nous explique que les vietnamiennes en font un grand usage : contre les poussières lorsqu’elles roulent en vélomoteur, pour protéger la gorge du froid, pour protéger la peau du visage du soleil et dans le cas du bus pour lutter contre le mal des transports (en respirant une odeur d’orange par exemple).
Nous arrivons maintenant à la Baie d’Halong.
Avant d’aller au débarcadère prendre le bateau, on s’arrête dans un magasin de ventes de perles de culture ; une jeune femme du magasin nous décrit en français le processus et des ouvrières nous montrent les différentes étapes.
La culture de perles a été mise au point par un Japonais en 1893, le magasin travaille en coopération avec des Japonais ici dans la Baie d’Halong.
Sur une huître sacrifiée, on prélève des morceaux de chair, futurs implants ; on prend une huître qu’on ouvre, en incise la gonade de l’huître et on dépose un petit noyau de nacre ainsi que l’implant qu’on a préalablement désinfecté ; on referme l’huître qui va, avec d’autres de ses congénères être mise sur une plaque grillagée qu’on va immerger à 5 m de profondeur, près d’un îlot de la Baie d’Halong, là où l’eau est calme ; l’huître, pour se protéger, va faire un millier de couches de nacre autour du noyau.
Normalement, l’huître va rester en moyenne 3 ans dans l’eau – avec des vérifications régulières pour les débarrasser de ce qui pourrait les empêcher de respirer - avant qu’on puisse l’ouvrir et sortir la perle ; environ 40% des huîtres auront créé une perle, seulement la moitié seront commercialisables, l’autre moitié des perles de nacre servira à la cosmétique.
En fonction du type de coquillage d’huître utilisée, on obtiendra des perles de couleur noire (ou multicolore), blanche ou jaune.
Les huîtres débarrassées de leurs perles, nous dit la jeune femme, sont mises dans la soupe d’huîtres qui leur est servie au petit déjeuner.
Après cette belle démonstration nous sommes mûrs pour l’achat !
Nous reprenons maintenant la route du débarcadère où nous allons prendre un bateau à tête de dragon et faire une croisière de cinq heures dans la baie d'Halong, classée au patrimoine de l'Unesco et figurant dans la liste des sept merveilles du monde ; elle compte près de 1600 îles et îlots ; il y a cinq cents bateaux dans la baie ; nous avons un ciel bleu et du soleil, c’est inespéré pour les photos, il y a cependant de la brume à l’horizon.
C’est très beau et aussi étonnant d’autant qu’on a peu d’explications sur la façon dont tous ces blocs karstiques se sont formés.
Sur Wikipedia, on apprend qu'à l'ère primaire, il y a cinq cent millions d'années, le site était sous la haute mer avec une épaisse couche de sédiments calcaires ; les mouvements de la croûte terrestre l'auraient ensuite fracturée et le retrait de la mer l'aurait exposée à l'action de l'érosion de la pluie et des rivières souterraines qui ont créé de nombreuses grottes et donné ce paysage très particulier.
La légende donne une autre explication : un dragon est descendu sur terre et les mouvements de sa queue sont à l'origine du paysage exceptionnel.
La première chose qu’on fait sur le bateau où ne sommes que quinze, c’est de manger ; on nous sert des produits de la mer (crevettes, palourdes, calamars panés, crabe farci, poisson), nouilles sautées, riz, légumes chauds et ananas.
Nous allons faire un arrêt sur un îlot, pour visiter l'une des nombreuses grottes creusées avec le temps dans les monts karstiques : celle que nous visitons avait été découverte par des Français ; elle est très belle et comporte trois chambres de plus en plus grandes la troisième est immense ; c’est très sec et propre, avec une température agréable ; on pourrait imaginer qu’un groupe humain ait vécu ici.
Nous finissons la croisière vers 17h30 et partons à l’hôtel.
La ville d’Halong (le dragon qui descend) subit la pression du tourisme, il y a beaucoup de grands immeubles, hôtels, sociétés ou autres qui défigurent déjà un peu ce bord-là de la baie.
Au repas du soir, quelques mets à signaler, une salade de tomates et de concombres, des frites, une tranche du fruit du dragon (assez fade).