C’est la surprise à la sortie de la gare, il fait 25° C, c’est le printemps, les arbres sont en fleurs, comme à Pékin, en plus un vase géant et magnifique de fleurs artificielles se dresse devant nous ; curieux mais très beau.
On arrive d’abord dans la XIAN moderne, à l’extérieur des remparts, qu’on n’a pas cassés comme à Pékin pour créer la nouvelle ville qui a - paraît-il – été construite en 10 ans, ce qui est époustouflant : beaucoup de grands immeubles et de grandes tours, des avenues rectilignes et nettes, qui donnent une impression de grande propreté.
La ville de XIAN comporte environ 9 millions d’habitants ; capitale de 13 dynasties, elle est un des berceaux de la civilisation chinoise, elle était le point de départ et d’arrivée de la route de la soie.
Quand on rentre dans les remparts crénelés avec les tours de guet, on retrouve une autre grande ville moderne, avec de beaux bâtiments.
Notre objectif est d’aller voir la grande mosquée de XIAN, près de la porte du Tambour, dans le quartier musulman dont les habitants sont des descendants des Turcs, installés ici depuis très longtemps et « sinisés ».
Nous arrivons à la grande mosquée réservée aux hommes, une autre mosquée pour les femmes se trouvant ailleurs dans la ville ; le bâtiment est d’architecture chinoise, le minaret est en forme de pagode et il y a un jardin agréable qui mène à une salle de prière avec des tapis en soie.
On retraverse le quartier musulman de plus en plus bondé - c’est le week-end - beaucoup de nourritures très diverses, pour nous quelquefois exotiques s’offrent aux badauds qui ne les boudent pas ; mais cela n’ouvre pas notre appétit.
Nous partons maintenant à l'opéra de la ville où il est prévu de dîner avant de voir notre spectacle de musique et de danses ; la guide locale nous avait en début de journée proposé de déguster à ce repas des raviolis chinois (option payante) ; une fois débattue la question de savoir pourquoi ce n’est pas intégré dans le prix du voyage, nous prenons l’option ; nous ne le regrettons pas, c’est délicieux, il faut les manger nature, sans sauce (c’est la règle) ; ils sont fourrés à la viande, aux légumes, au poisson…
Ensuite, de l’avis unanime du groupe, nous assistons à un très beau spectacle de musique et danses de la cour des TANG, très beaux décors, très beau spectacle, danseuses qui évoluent avec beaucoup de grâce...
On part pour l’hôtel non sans admirer les illuminations de la ville ; l’hôtel est moderne et confortable.
Demain, départ à 8h30, on va aller visiter le musée de l’armée enterrée.
Après avoir pris le petit-déjeuner, nous partons vers le site de la "Fouille des 7 000 Guerriers et Chevaux en terre cuite", l'armée enterrée du premier Empereur de Chine.
La guide locale Nancy nous parle un peu de sa région, le SHAANXI (différente de la région au nom très proche, le SHANXI où se trouve la ville de PINGYAO), qui fait 2/3 de la France en superficie et compte 32 millions d’habitants ; il s’agit d’une région riche : au Nord il y a du pétrole, du gaz et de la houille, le Centre est très agricole avec différentes cultures, dont le blé et les noix, le Sud est montagneux, on y trouve du jade et des plantes médicinales.
La ville XIAN a 400 universités et un million d’étudiants ; pour notre guide, la ville est agréable et n’est ni trop grande comme PEKIN ou SHANGAÏ, ni trop petite !
En chemin nous faisons halte dans un magasin de jade ; on nous explique que c’est un matériau très dur, d’une dureté de 4 à 8, à comparer au diamant dont la dureté serait de 10 ; la pierre de jade est synonyme de prospérité, bonheur, longévité ; c’est la pierre attachée à la ceinture de l’empereur (visible sur le pictogramme signifiant empereur en chinois). Le jade est un bijou très prisé par les chinois depuis 5 000 ans, il y en a de plusieurs couleurs mais le jade vert est le plus recherché ; lorsque le jade est noir, c'est qu'il a été mis au four, ce qui altère sa couleur sans le dégrader.
Dans le bus, Nancy nous expliquera tout ça en détails, comment le mot empereur s’écrit, un trait horizontal pour signifier la terre, un autre pour signifier le ciel, un trait vertical pour les relier et entre les deux un trait horizontal car l’empereur est l’intermédiaire entre le ciel et la terre, avec un petit trait oblique à sa ceinture pour représenter la pierre de jade ; si on entoure le pictogramme de l’empereur par un carré, on a l’empire ; notre étymologie est phonétique, la leur est «picturale ».
En revanche, à l’oreille, les mots ne se ressemblent pas : empereur, ZHONG et empire, GUO.
Pour la petite histoire, on nous dit que la couleur jaune de l’habit de l’empereur est en soie naturelle de cette couleur car il est fait avec des cocons de vers à soie jaunes qui sont très rares ! ce sera contesté un peu plus tard lorsqu'on visitera le musée de la soie.
Nous reprenons le bus, il y a 40 mn d’autoroute pour arriver au musée installé sur le site de fouilles.
Il s’agit du tombeau du 1er empereur de Chine, de la dynastie des QIN, qui l’a fait construire de son vivant par 70 000 esclaves, environ 200 ans avant JC ; le site est proche d’une montagne pour tenir compte de considérations FENG SHUI.
Cet empereur a joué un rôle important en Chine car il a unifié plusieurs royaumes, leurs écritures et leurs poids et mesures.
Il a également construit la première muraille de protection contre les envahisseurs ancêtres des Mongols, faite en torchis.
On visite plusieurs zones de fouilles où on voit la fameuse armée enterrée avec ses fantassins, arbalétriers, archers, cavaliers et leurs chevaux, des simples soldats aux officiers de haut rang et aux généraux ; c’est impressionnant d’autant qu’on apprend que tous ces hommes ou chevaux en terre cuite ont été retrouvés en nombreux morceaux dans les galeries où ils avaient été placés à cause de l’effondrement du toit en bois qui s’est dégradé et qu’ils ont donc dû être reconstitués au prix d’un travail difficile, long et minutieux.
On apprend aussi que les terres cuites étaient colorées, mais que les couleurs des personnages ont assez vite disparu depuis leur découverte ; les archéologues ont décidé de ne pas déterrer toute l’armée, disant qu’il était préférable d’attendre pour le faire que des techniques de conservation de couleurs soient trouvées.
On nous dit aussi lors de la visite que les chinois avaient découvert une technique de protection du bronze par le chrome (mise en évidence sur des armes), qui a été très vite oubliée lors de la venue d’une nouvelle dynastie et qui a été retrouvée au vingtième siècle seulement.
Après un déjeuner dans un self, nous terminons la visite dans un autre bâtiment qui expose deux superbes chariots en bronze de cette période qui attire une très grande foule.
La journée a été belle jusqu’ici, il fait du soleil, la température est agréable, le printemps est là, avec des pruniers, des magnolias et autres arbres en fleurs ; le site est très propre bien organisé, comme beaucoup de choses que nous avons vues en Chine depuis notre arrivée.
Nous rentrons à XIAN avec un peu de bouchons pour visiter le parc de la Petite Pagode de l'Oie sauvage.
En général les pagodes servent à abriter soit une statue de Bouddha, soit des reliques de saints du Bouddhisme, soit des sutras (livres sacrés indiens du Bouddhisme).
Cette pagode a été construite en briques vers le 7ème siècle pour recevoir les sutras que des moines chinois ont rapportés d’Inde après un voyage difficile à travers le désert de Gobi.
En fait le bouddhisme est arrivé en Chine au 1er siècle de notre ère.
Après la promenade dans le parc, nous avons droit à une très succincte initiation à l'écriture chinoise ; assis derrière des tables d’écoliers, avec une feuille de papier de riz, des pinceaux et un encrier, nous reproduisons maladroitement, à l’encre de Chine, les pictogrammes que dessine notre maître du jour, à savoir ceux de la Chine, de la France et du bonheur.
En cadeau, il nous donne un papier sur lequel il a dessiné notre prénom et nous indique les qualités associées à notre prénom. Devinez les prénoms et qui a fait quoi...
Avant le repas du soir, nous faisons une promenade dans les jardins des remparts de la ville qui se situent entre les remparts et la douve qui les entoure ; ils sont agréables, fleuris et soignés et en cette fin de week-end, des couples chinois s’y promènent avec l’enfant unique...
Notre soirée se termine dans le même restaurant que celui de la veille au soir où nous avions assisté à un spectacle de danses et musique ; cette fois nous allons goûter la fondue chinoise qui a été très appréciée par tous ; chacun dispose devant soi d’un petit chaudron d’eau portée à ébullition, qui contient une jujube et dans laquelle on trempe différents légumes et salades et fines tranches de viande qu’on mange avec du riz et une sauce qu’on compose soi-même avec une dizaine d’ingrédients différents : huile, sauce tomate, ail, plusieurs piments, sauce soja, vinaigre, ciboulette, coriandre, cacahuètes pilées.
On termine la fondue en cassant un œuf dans le liquide bouillant.