Rude journée, aujourd’hui nous partons pour PiINGYAO et prenons très tôt le TGV pour TAIYUAN à 5h20 à la gare Ouest de PEKIN ; pour cela nous devons nous lever à 4h50 ! la nuit est courte et le sommeil n'est pas très bon.
Nous quittons donc la Municipalité de PEKIN située au milieu de la Province de HEBEI (province au Nord du fleuve jaune) mais directement sous le contrôle du gouvernement pour rejoindre la Province du SHANXI (ouest de la montagne) avec les villes de TAIYUAN (capitale) et PINGYAO, notre étape de la journée.
Le TGV met 3 heures pour arriver à TAIYUAN avec une vitesse proche de 300 km/h ; première surprise, la gare, les voies, le train, tout est net et propre, bien organisé, efficace ; d’accord, il faut passer par un contrôle des bagages très strict que nous ne connaissons pas chez nous.
Nous traversons une plaine jaune (lœss) très cultivée et monotone, sans charme particulier.
A la descente du train, nous arrivons à TAIYUAN, ancienne capitale de la dynastie ZHOU (471-221 av. JC) et ville moderne de plus de 3 millions d’habitants que nous n’allons pas visiter ; là nous attend notre 1er guide local, Nicolas – comme Sarkozy, dit-il - ; les guides ont pour nous des prénoms français pour qu'on puisse s'adresser à eux plus facilement.
Nous prenons un car pour la suite du voyage de la journée ; Le guide nous donne quelques indications sur sa province qui a 30 millions d’habitants, des mines de charbon et au Nord une frontière avec celle de la Mongolie intérieure.
Les paysages ne présentent pas d’intérêt particulier.
Le programme de la journée est la visite de la maison QIAO, très grande maison d’un marchand qui s’est enrichi par le commerce du thé et du tofu , sur la route de la soie et qui est revenu ensuite dans son pays natal pour construire sa maison et montrer sa réussite ; le site est très connu pour avoir été utilisé pour le film Épouses et Concubines du cinéaste ZHANG YIMOU.
La maison est entourée d’une enceinte de 10 m de haut et comporte 313 pièces ; la visite des pièces – salles d’accueil, salons, chambres, bibliothèques …- , construites en bois est fort intéressante mais 313 pièces, c’est beaucoup !
Changement de décor pour le déjeuner que nous prenons dans un restaurant qui accueille une noce, il y a du monde, du bruit et des pétards qu’on fait brûler pour chasser les mauvais esprits.
Nous arrivons à PINGYAO et ses remparts gris que nous dépassons pour aller visiter un temple classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco, le temple bouddhiste de SHUANG LIN.
Encore appelé monastère des deux forêts, le temple est vieux de 1500 ans et a été construit sous la dynastie des WEI ; mais le temple actuel est plus récent, il a été construit sous les dynasties des MING et des QING ; il contient 2000 statues de Bouddha, avec des visages aux expressions très variées et une statue aux mille yeux et mille bras.
Nous repartons maintenant vers PINGYAO, où se trouve notre hôtel ; les remparts de la ville ont été construits sous la dynastie MING (1368-1644) et sont encore en parfait état.
Notre car ne pourra pénétrer dans les remparts, nos bagages seront transportés en navettes et nous ferons le chemin à pied.
La ville est très belle, d’architecture chinoise traditionnelle, avec beaucoup de boutiques et de temples en bois, nous la visiterons demain.
Notre hôtel est lui aussi typique de cette architecture ; pour l’heure nos chambres nous sont attribuées, selon des critères d’âge, auxquels tient beaucoup notre guide national Christine, qui s’avèrera parfaite tout le long du voyage, veillant à notre bien-être et notre sécurité.
Les chambres sont petites, il y a un grand lit avec matelas chauffant et un radiateur électrique car il ne fait pas très chaud ; la salle d’eau est très petite et contient la douche et les toilettes ! Le charme de l’hôtel fera que cela restera quand même un bon souvenir.
Nous allons manger dans un restaurant proche un repas devenu classique pour nous.
Nous nous couchons tôt et devons en pleine nuit remettre le chauffage en route, à cause du froid.
Ce matin, nous avons la matinée pour découvrir la ville ; après un bon petit-déjeuner dans une pièce qui comporte dans un coin un autel des ancêtres, nous sortons à pied des remparts (4,6 km de long avec des tours de guet) et nous nous retrouvons au dehors, sur une grande place assez animée ; c’est samedi, il fait beau, l’atmosphère est printanière, les gens ont du temps libre, certains font de la gymnastique, des gens plus âgés et des gens plus jeunes, à des rythmes différents.
Par ailleurs il y a une fête folklorique, musique et danses en costumes, dont la signification exacte nous échappe.
Il semble qu'il y ait ici, à cette époque de l’année, très peu de touristes étrangers.
Lorsque la fête est finie, nous repassons de l’autre côté des remparts et on nous montre au début de la rue les traces encore visibles dans le sol des roues des chars des marchands qui passaient jadis dans cette ville placée sur la route de la soie, route dont on parle beaucoup chez nous et ici, parce que remise à l’honneur dans le cadre d’un très grand projet du Président Chinois, XI JIN PING, nommé « la ceinture et la route ».
Cette vieille ville de PINGYAO était riche à cause du commerce de la soie et du thé et a été longtemps la capitale financière de la Chine, pratiquement jusqu’à la fin de la dernière dynastie chinoise ; c’est ici que le papier-monnaie a été inventé, il y a bien longtemps, vers les années 800, et qu’ont été créées les premières banques qui ont facilité le développement du commerce, car les marchands n’avaient plus besoin de transporter avec eux l'argent ou les lingots avec lesquels les acheteurs les avaient payés, ils les déposaient dans une banque et recevaient en contrepartie du papier monnaie ; le bon fonctionnement était assuré par des agences de la banque se trouvant dans les différentes villes qui commerçaient.
On se balade entre les boutiques d’alimentation bien achalandées où on trouve de nombreux produits, souvent inconnus de nous, comme le jus d’argouse, les gâteaux de millet jaunes couverts de jujube marron et bien d’autre choses comme les noix de collection (deux noix strictement identiques qui ont poussé en même temps), ou les vinaigres de 5 à 10 ans d’âge, qu’on conserve comme des vins et qui sont faits à partir de céréales ; on peut les utiliser en cuisine ou les boire, on a testé, ce n’est pas mauvais mais un peu spécial.
Nous partons pour la gare de PINGYAO, où nous prenons notre second TGV du voyage qui en 3 heures doit nous conduire à XIAN, située dans la province du SHAANXI.
Monter dans le TGV, c’est comme en France, il faut se dépêcher car l’arrêt est court et qu’on est encombrés de nos bagages.
On traverse d’abord une région avec beaucoup d’industries (basées sur le charbon), pas verdoyante, puis une région agricole avec des cultures et de nombreuses serres ; à un moment nous traversons semble-t-il le fleuve jaune (HUANG HE), grand fleuve chinois de plus de 5 000 km de long ; notre guide nationale le confirmera après la descente du train.